Voilà ce que je publiais il y a quelques jours après avoir vu le spot intitulé "le Blues" dans la rubrique pub de Novaplanet.com:
"Eh bien que dire !!!
Jean-François, je sais que tu reposes en paix, alors s'il te plait n'interromps pas ton boeuf avec Miles ou Marley, Zawinul ou Bessi Smith.
Radio Nova a perdu son père fondateur et nous en sommes triste.
Elle a permis à de nombreux talents d'être découverts.
Elle est un vivier d'irreverance et de discussion, le symbole du dialogue, du partage, de la nouveauté, d'incongru, de curiosité, d'esprit d'ouverture sur le monde........
Alors que s'est-il passé!! ?
Voici le lien d'une vidéo qui m'a choquée.... Suis-je la seule!!!???
Elle s'appelle "Le Blues"
Une fois sur novaplanet.com, vous allez à la rubirque les films de Nova, et c'est la dernière vidéo en bas à droite."
Plusieurs jours après, Radio Nova ôtait cette publicité en laissant un message expliquant le pourquoi du retrait:
www.novaplanet.com/pub_radio_nova/Aujourd'hui je viens de recevoir un lien vers CB News:
www.cbnewsvideomail.fr/cbnews/ondemand/n93/movie.htmlChez CB News, le staff est en "colère" suite au retrait de cette publicité !!!
En effet, cette pub de Young et Rubicam, avait comme le dit le journaliste "rafflé tous les prix".
Apparemment, les personnes choquées, nous certains internautes, n'auraient pas supporté certaines images du-dit film.
La deuxième journaliste concède à son partenaire de travail que certaines images sont violentes et peuvent choquer.
Elle pense aussi qu'on n'a pas pu prendre cette publicité au premier degré, ni accuser Radio Nova de se faire de sa pub en utilisant l'esclavage !!!!!
Bon, pour ma part il va falloir que je précise ce qui me choque dans cette pub.
En fait ce qui me choque c'est qu'elle n'ait pas choqué les annonceurs, ni les journalistes de CB News.
Ce qui me heurte dans ce film ce ne sont pas les images, que je connais, dont je connais la provenance et l'incidence, mais bel et bien le texte
"Une chose est sure, ce sont bel et bien les blancs qui sont à l'origine du Blues"Sous couvert de vouloir nous "expliquer" les origines des musiques diffusées, on digresse vers quelque chose d'extrêmement maladroit voire dangereux.
Oui il est bon d'informer mais il faut bien faire attention à qui est la cible et ce qu'on veut lui faire comprendre.
Si c'était pour dire qu'il y a quelques siècles des Africains ont été arrachés à leur terre, vendus comme du bétail, répartis un peu partout en Amérique pour travailler à la Prospérité des puissances coloniales, lynchés, violés, déshumanisés..... Merci, c'est bien de le faire.
Quid de l'esclavage moderne, quid des conséquences de cette machine infernale dont les scories nous suivent encore aujourd'hui.
Quid des raffles de travailleurs étrangers qui ne demandent qu'à être régularisés.
Quid d'enfants de parents sans papiers traumatisés par des arrestations devant leur école...
Quid de notre président qui se permet librement de dire que "l'homme africain n'est pas rentré dans l'histoire" !!! Qui de plus remet en question le pouvoir du professeur d'école dans sa capacité à donner à l'élève une bonne notion de ce qui est Le Bien et Le Mal...
Ca me rappelle un passage de la Bible qui a été utilisé pour justifier la traite negrière:
"
Noé ayant découvert que son fils Cham l'avais vu nu la veille ( oui Noé avait fait une petite sauterie, était bourré et s'était mis en tenue d'Eve) l'avait condamné à être pour toujours "l'esclave de tes frères...de générations en générations"......
Ce qui m'a choquée dans cette phrase c'est ce qu'elle fait résonner... Non, je ne suis pas susceptible, mais sensible et je pense ne pas être la seule.
J'ai été violée dans ma petite enfance par on va dire: "HELL"
Aujourd'hui je fais de la musique, je chante.
Peut-on dire : "Une chose est sûre c'est bel et bien "HELL" qui est à l'origine de la musique de Sandra Nkaké !?"
Eh bien ma réponse est un énorme NON !
Viol il y a eu.
Souffrance il y a eu.
Dépassement de la souffrance et renaissance il y a, et ça, ça n'appartient qu'à moi !
Le dépassement de la souffrance n'appartient pas au bourreau mais bien à la victime.